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L’Histoire est écrite par les vainqueurs

Réflexions sur le devoir de mémoire

2020-2021

Lycée professionnel Risle-Seine de Pont-Audemer (27)

 

Artistes en résidence :

Marie Maucorps et Nouch Papazian

Coordination : Marie Maucorps

Ce projet est soutenu par la DRAC, dans le cadre d'un « Jumelages - résidences d’artistes en éducation artistiques, culturelle et numérique », par le Lycée des métiers Risle-Seine et L’éclat, théâtre de Pont-Audemer.

“Cela fait plus de dix ans que la mémoire éclatée de la guerre d'Algérie accompagne mes recherches artistiques. C'est une matière qui ne cesse de se réinventer au fil des années, de mes réflexions, de l'urgence que je sens de faire entendre ces histoires. La guerre d'Algérie est une guerre qui n'a longtemps pas dit son nom, une guerre entourée de tabous. Beaucoup de celles et ceux qui l'ont vécue ont gardé le silence. Aujourd'hui, ils ont plus de quatre-vingt ans. Ils sont en train de disparaître et avec eux, une certaine mémoire de cette guerre, celle des inconnu.e.s de l'Histoire.

 

De plus, cette guerre complexe cristallise beaucoup d'enjeux toujours présents dans notre société aujourd'hui (immigration, intégration, « vivre-ensemble »...). C'est lors de cette guerre qu'est née notre cinquième République. C'est aussi l'histoire de la naissance d'un État, d'une révolution. Tenter de comprendre ce moment de l'Histoire, c'est essayer de mieux comprendre le monde dans lequel nous vivons aujourd'hui.

Proposer ce spectacle à des élèves et leur faire faire le chemin que nous avons parcouru au cours de nos recherches historiques et théâtrales, est pour nous l'occasion de poursuivre et d'approfondir ce travail débuté il y a des années. Le théâtre est un laboratoire formidable pour appréhender l'humain. Si sa matière première est l'Histoire, il donne corps, voix et émotions à des dates et définitions de manuels scolaires. Ce sont des êtres humains faits de chair et de sang qui ont vécu ces moments historiques. Nous voulons transmettre quelques-uns de nos outils à ces élèves afin qu'ils et elles puissent aborder autrement cette partie de leur programme d'Histoire.

Nous voulons également leur montrer que le dialogue est possible entre les générations, et qu'il est important. Nous sommes les héritier.e.s de cette mémoire plurielle. Qu'allons-nous en faire ? Quel est notre « devoir de mémoire » ? Ressemble-t-il à une gerbe de fleurs déposée sur un monument aux morts ? À une question posée à un vieil homme sur ses vingt ans en Algérie ? À des apprenti.e.s-historien.ne.s qui tentent de démêler la pelote de l'Histoire ? À des jeunes corps qui redonnent vie à des fantômes sur la scène d'un théâtre ?

« L'Histoire est écrite par les vainqueurs »

C'est la provocation que nous voulons lancer à ces élèves.

Peut-être sentiront-ils, comme nous l'avons senti, qu'une certaine Histoire s'écrit par et à travers chacun.e de nous.”

Marie Maucorps

Marie : “Je suis pas genre d'habitude à aller au théâtre car ça m'intéresse pas forcément mais la scène m'a plutôt plu, je n'ai pas vu le temps passer. Et en faisant du théâtre, ça m'a appris à faire fasse au regard des gens... Je retire un point positif malgré que j'aime pas parler devant tout le monde et surtout que je suis pas trop théâtre”. 

 

Ryan : “Par rapport au projet théâtre, cela ne m'a pas intéressé, le théâtre n'est vraiment pas mon truc. Je préfère les films, les séries au théâtre”. 

 

Maeva : “Grâce à ce projet, je connais mieux la guerre d'Algérie, j'arrive un peu mieux à parler en public et j'ai même appris que mon grand-père qui aurait participé. Franchement j'ai beaucoup aimé le spectacle, les comédiens ont très bien joué, j'ai beaucoup aimé, je les félicite pour leur travail !”. 

 

Melissa : “Au début, je n'avais pas vraiment envie de faire théâtre mais le sujet m'intéressais donc je me suis mise à travailler. C'était la 1ère fois de ma vie que je rentrais dans un théâtre et j'ai bien aimé la pièce qui a été jouée, le temps est passé vite.”

 

Kimberley : “Je ne suis pas à l'aise du tout devant un public mais aussi je n'aime pas le théâtre, cela ne m'inspire pas, je préfère regarder un film”. 

 

Jordan : “J'ai jamais été dans un théâtre, et bah, cela m'a beaucoup plu, j'ai bien rigolé et je pense à leur professionnalisme car je m'imagine sur scène avec le regard de tout le public (le stress).”

 

Noemie : “J'ai aimé ce spectacle, je l'ai trouvé un peu long mais intéressant. J'ai trouvé drôle de revoir la scène qu'on a faite au lycée. Mais j'étais incapable de parler et de dire du texte a une grande foule. Je respecte beaucoup ce métier”. 


Catalina : “Je n'avais jamais été au théâtre. Pour ma première, j'ai beaucoup aimé. Nous avions joué une scène et de la voir jouer au théâtre ce n'était pas la même chose. J'ai trouvé les acteurs géniaux, tout enchaîner comme ça, c'est fort. Avoir également les témoignages des deux monsieurs, c'était émouvant. Ils prennent le temps de revenir sur leur passé. J'ai adoré le spectacle et ça va peut-être m'aider pour le bac si je tombe sur ce sujet.”

Ce projet s’articule autour de notre spectacle Colonie, création collective dirigée par Marie Maucorps sur les mémoires de la guerre d’Algérie.

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